Le GR20, célèbre sentier de randonnée traversant la Corse du nord au sud, séduit chaque année des milliers de marcheurs. Et parfois de plus en plus tôt dans la saison ! En juin, il convient de se demander : qu’en est-il de l’enneigement ? Car même au mois de juin, la montagne corse peut encore réserver quelques surprises. C’est à peine la sortie de l’hiver en haute montagne ! Voici comment vous assurer !
L’expérience de terrain reste irremplaçable
Bien sûr, rien ne remplace les retours des randonneurs sur le terrain. Les échanges sur les réseaux sociaux – où certains racontent avoir traversé des névés avec de simples chaussures de randonnée, tandis que d’autres recommandent crampons et piolet – rappellent que la montagne est toujours une affaire d’expérience et de ressenti. Suivez un maximum de groupes, il ne faut pas tout croire sur parole, mais certains partagent de vidéos quasiment en direct, ce qui vous permet de juger vous même de la difficulté du terrain et des conditions d’enneigement sur le GR20 !
Chacun place son curseur de risque où il le souhaite. Mais il est important de rappeler qu’en début juin, les petits crampons de semelle ne suffisent pas : la neige peut être dure le matin, instable l’après-midi, et le piolet devient un compagnon indispensable pour sécuriser la progression.
C’est pour cela que je vous recommande de suivre la page du PNRC sur facebook qui partage régulièrement l’état du sentier et des messages au sujet de l’enneigement
Vous pouvez aussi suivre les pages de bergeries ou encore d’agence de voyages ou guide, comme Altre Cime
La puissance des satellites Copernicus
Copernicus est un programme européen de surveillance par satellite, souvent méconnu des randonneurs. Pourtant, il offre une source d’information fiable et gratuite ! En accédant à l’interface Copernicus, vous pouvez charger le tracé du GR20 (via un fichier GPX) et consulter les images Sentinel mises à jour tous les deux jours, avec une résolution inférieure à 10 mètres. Autant dire que c’est un outil précieux !
Grâce à ces images, on distingue très bien les zones encore enneigées, même si elles ne montrent pas directement la pente. Pour ceux qui souhaitent aller plus loin, le logiciel libre QGIS permet même de visualiser ces images en 3D, avec un modèle numérique de terrain de la Corse. Une belle manière de compléter la préparation et de partir avec des données solides sous la main.
Comment on peut voir l’enneigement avec Copernicus ? Tuto !
En premier, créez un compte, c’est mieux, puis chargez la trace GPX ici de l’étape que vous voulez analyser. Il y a un petit symbole pour importer une trace qui vous affiche ensuite le résumé de l’étape et donc le tracé sur le fond de carte.
A coté du I information en haut a droit , cliquez sur les calques puis choisissez la vue Sentinel-2
Ensuite vous pourrez zoomer et dézoomer sur l’image, et surtout jouer sur le coté avec la date, pour voir à quelle vitesse la neige fond !
Exemple 15 mai 2025 pour l’étape du Monte Cinto au départ de Asco
Même vue début juin
Si on zoome sur les pente de Cinto, on se rend encre bien compte que la neige est bien présente encore ! Il y a une option sympa pour récupérer les clichés et les envoyer à vos amis, en superposant la vue OSM ainsi que votre trace GPS
Retrouvez ici toutes les traces GPX de toutes les étapes si vous voulez tester. Vous les trouverez toutes dans le kit du GR20
Les webcams : un outil utile mais … pas pour planifier son GR20
Lorsqu’on prépare son départ, le réflexe est souvent de consulter les webcams. Ces caméras, placées au bord des routes ou dans certains refuges, donnent une idée générale des conditions. Mais attention : elles n’offrent qu’une vision partielle de la montagne. Elles ne reflètent pas l’enneigement sur les crêtes, ni sur les versants les plus exposés où persistent les névés.
Le Monte Cinto, par exemple, reste bien au-dessus des webcams classiques, et son enneigement peut être très différent de ce que vous voyez sur votre écran. Croire que la neige a fondu partout simplement parce qu’une caméra montre un col déneigé est un piège fréquent. À mes yeux, ces images doivent être complétées par des données plus précises (c’est un exemple, vous n’aurez pas d’images webcam du Cinto)
Vérifier l’enneigement du GR20 ne se limite pas à un coup d’œil rapide aux webcams comme on fait l’hiver avant de partir au ski ! Cela demande de croiser les informations : images satellites de Copernicus, témoignages des randonneurs, météo locale et surtout, une bonne dose de prudence. Oui, fin juin, ça passe généralement bien. Mais début juin, la montagne reste encore imprévisible. Et ce n’est pas un luxe de se munir de crampons d’alpi et d’un piolet pour les passages exposés.
Mon conseil à la communauté des randonneurs : prenez toujours le temps de vous informer et de vous équiper correctement. Parce qu’en montagne, la beauté du paysage se savoure vraiment lorsque l’on sait qu’on est en sécurité. Bon courage à tous ceux qui s’élancent sur le GR20 en juin !