Amélie est une jeune femme de 25 ans, originaire de Gruyère en Suisse. Mi juin de 2019, elle s’est mis le défi de faire le GR20 tout seule suite à un défi d’un ami. Chanceuse, elle l’est puisqu’elle n’a jamais eu un seul jour de mauvais temps, découvrez le récit de son aventure !
Est ce que tu as fait une préparation spécifique ? Du sport régulièrement ?
En réalité, non. Je fais effectivement du crossfit, je cours assez souvent et j’aime beaucoup marcher. Mais niveau entrainement pour le GR 20, je n’ai fait qu’une grosse sortie en montagne. Heureusement pour moi, le physique n’a pas été un problème du tout !
Comment tu as rejoint le départ depuis la Suisse ?
J’ai pris l’avion depuis Genève jusque Bastia, et ensuite du stop. Les gens sont incroyablement gentils et le couple qui m’a pris en stop était vraiment génial ! Je les ai d’ailleurs recroisés durant les 4 premiers jours sur le chemin, un vrai plaisir.
La montée et la descente la plus dure sur le GR20 ?
Celle vers la pointe des éboulis. J’avais plus la sensation de reculer que d’avancer ! Il fallait vraiment tenir le mental. Mais la récompense est à la hauteur de l’effort.
La descente la plus interminable pour moi, c’est celle qui arrive sur Petra Piana. Elle n’est pas excessivement difficile, mais je venais de me faire une double entorse, j’ai cru que je n’y arriverais jamais. Moi qui avais prévu de doubler l’étape, je suis restée sagement au refuge.
Ton meilleur souvenir ?
Les rencontres. Être seule sur le GR20 permet de faire énormément de rencontres, ça a été un vrai boost pour moi ! Les gens sont d’une gentillesse et d’une bienveillance incroyable. Et évidemment, les paysages. A chaque sommet, je m’extasiais, chaque montée vaut la peine sachant ce qui nous attend plus haut !
La vue la plus époustouflante ?
Je pense que c’est au moment de passer la brèche de capitello. Alors que tout était encore dans la pénombre matinale, tu te fais frapper par le soleil et les deux lacs en contre-bas au moment de passer la brèche. Ça m’a carrément coupé le souffle !
Un moment dont tu aurais bien aimé te passer ?
Ma double entorse à mi-parcours. Etant une personne plus que bornée, ça ne m’a pas empêché de continuer, un monsieur m’a mis de la crème et a strappé, je suis repartie le lendemain, au même rythme ! Par contre je paie encore le prix niveau douleurs..
Quelle émotion quand tu as vu le panneau « vous êtes arrivés » ?
En toute honnêteté, j’ai failli passer à côté sans la voir ! Je marchais avec une amie rencontrée sur le chemin, aussi blessée. On faisait une belle équipe de rescapée ! Mais au final, super heureuse d’y être arrivée, challenge relevé et réussi
Ta meilleure rencontre ?
J’ai rencontré énormément de gens qui m’ont tous beaucoup touchée ! Le couple qui m’a pris en stop, une équipe de garçons avec qui j’ai fait des parties de Uno endiablées, Daniel et Sanders, deux hollandais que j’ai croisé tout du long, Marie, ma compagne de galère, deux ardéchois avec qui j’ai marché quelques jours, etc.. Mais particulièrement deux guides de Altre Cime : Pablo, alias les beaux yeux, qui m’a fait découvrir des endroits incroyables, et Robert, qui a été un vrai point de repère pour moi.
Est ce que tu as pu profiter quand même de tes journées ?
Pour moi, marcher c’était profiter ! Mais j’ai aussi beaucoup aimé discuter avec les gardiens et les autres randonneurs au moment de s’arrêter aux gîtes.
Un mot de la fin pour motiver les lecteurs qui hésitent ?
Arrêtez d’hésiter et allez-y ! Franchement, c’est une expérience inoubliable et magique ! Oui, il faut être prudent, être un minimum sportif. Mais une grande partie se joue au mental, si on a la motivation, on peut y arriver !