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- Brigitte DInvité
Bonjour,
Je ne referai pas le GR20, même si j’adore la Corse et que j’ai vivement apprécié en septembre 2019 mes 14 jours de randonnée dans ces merveilleux paysages. J’ai déjà parcouru le Mare i monti, le Mare i mare sud, traîné mes godasses sur pas mal de sommets, donc, pour moi, faire le GR20 dans sa totalité, c’était l’occasion de m’imprégner davantage de l’île de Beauté. Quelle désillusion ! Rien à dire sur les sentiers, de leur difficulté, du balisage… là n’est pas le problème. Le gros souci, c’est l’hébergement et l’accueil !
Le GR20 est victime de son succès et le PNR n’est plus à même de gérer et d’accueillir correctement les randonneurs ! Entre les gardiens bougons et fiers de l’être, ceux qui vous font bien sentir que vous n’êtes là que pour remplir leurs poches, ceux qui vous « nourrissent » plus que chichement en rapport du prix demandé, sans aucun service (ah, trouver un bol le matin, quelle sinécure, car oui, il faut préparer son petit-déjeuner), je dois reconnaître que les premiers jours, vous vous interrogez ! Sans parler des hébergements (quand ils sont accessibles : punaises de lit) bien trop petits, et certains plus du tout adaptés, avec des sanitaires loin des normes exigées en matière d’hébergement. Oui, cela fait partie du folklore, ne dit-on pas que la montagne, ça se gagne ? Je dois dire que nous avons été gâtées par le temps, mais je me suis maintes fois posé la question : comment cela se passe quand il pleut ? J’imagine une soirée confinée dans sa tente, à deux, coincées entre les sacs…, il ne faudrait pas que ça dure plusieurs jours. ?La plupart des structures ne sont pas équipées de salles d’accueil, pour lire, échanger, boire un thé… ou même parfois se restaurer, et l’exiguité des dortoirs n’incite pas à y rester. Tout se fait la majorité du temps à l’extérieur, quand il fait beau ; c’est l’idéal et personne n’y trouve à redire. Loin de moi l’idée et surtout de voir ces accueils se transformer en hôtels. Cela existe aujourd’hui dans les Alpes, et c’est bien dommage, ce n’est pas ce que nous attendons, cela tue l’essence même de la vie en refuge : le partage, la rencontre avec le gardien. A ce propos, le seul vrai dialogue que nous avons pu avoir est celui avec le gardien assermenté d’Asinau, où nous avons pu échanger notamment sur toutes ces problématiques. Nous avons également rencontré et pris du temps pour discuter avec les agents du PNR pour tenter de comprendre ce fonctionnement et faire connaître notre ressenti. J’ai l’impression qu’au-delà du manque d’argent pour reconstruire ou rénover, il existe bien des incompréhensions, des conflits d’intérêt, des visions différentes entre tous les acteurs, randonneurs compris. Alors, quand je vois la publicité faite autour du GR20, je me dis qu’il y a comme un décalage. C’est sûr, critiquer ce mythique sentier généreusement gâté par Dame nature semble surprenant, mais il me paraît important de dire ce qu’il en est réellement. L’enthousiasme ne doit pas gommer la réalité. Je suppose que vous ne devez pas recevoir beaucoup de courriers négatifs, mais pour en avoir parlé autour de moi, sur le sentier ou ailleurs, nombre d’usagers sont surpris par ce côté spartiate de l’accueil. Ceux qui ne le supportent pas finissent par abandonner, j’en ai rencontrés. La grande majorité fait avec, parce que justement, faire le GR20, c’est une aventure à vivre et à partager entre passionnés de la montagne. Comme je le dis souvent, quand je relate ma randonnée, le GR20, c’est sportif et épique ! Mais j’aimerais bien savoir comment vous envisagez son avenir…
En attendant, je vous souhaite une belle année 2020.
Brigitte Duplessis
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