Toujours dans l’idée de vous permettre de découvrir le GR20 à travers des récits de randonneurs, nous postons aujourd’hui le récit de Arnaud, un jeune homme de 31 ans originaire de la région Centre (proche de Blois). Il a fait le gr20 avec sa copine en juin 2018 : comme quoi on peut habiter loin de la montagne et finir le GR20 ! On vous invite aussi à découvrir sa vidéo pour profiter des paysages : très originale et bien résumée !
Salut Arnaud, et merci d’avoir accepté cette interview.
Est ce que tu as fait une préparation spécifique ? Du sport régulièrement ?
Nous sommes plutôt sportifs et nous avons eu la chance de faire la traversée de l’Île de la Réunion 2 mois plus tôt ce qui fut une très bonne préparation physique mentale et matérielle
Avion, bateau, taxi ? Comment tu as rejoint le départ ?
Avion jusqu’à Calvi puis taxi jusqu’au départ, nous avions repéré un couple de randonneur dans l’avion avec qui nous avons proposé de partager le taxi.
D’ailleurs tu es parti dans quel sens ?
Du Nord au Sud
La montée la plus raide selon toi ?
Au départ d’Asco vers la pointe des Eboulis, des cailloux de la grimpe, même de la neige, elle est raide, mais très belle.
On se fait une pause vidéo pour ceux qui veulent, l’interview reprend en dessous
La descente la plus interminable, c’était laquelle pour toi ?
La descente vers le refuge d’Asinau, elle est très raide et arrive en fin de parcours, mes genoux ont fait la grève.
Ton meilleur souvenir ?
L’étape 2, d’Ortu di U Piobbu à Carrozzu, les crêtes étaient magnifiques et le parcours technique, nous nous sentions presque seuls sur le sentier, un pur bonheur.
Un moment dont tu aurais bien aimé te passer ?
Nous avions décidé de doubler Tighjettu/Ciottulu/Manganu en pensant arriver avant les orages, à tord. Nous avons trouvé cette étape particulièrement longue et sommes resté coincés sur les crêtes pendant plus d’une heure ne comptant que sur la chance pour échapper à la foudre… Une très grosse frayeur que nous aurions du éviter!
La question revient souvent de la part des internautes, alors ton te la pose directement « Combien de douche tu as pris en tout et pour tout ? «
Une douche par jour, elle est froide mais on ne fait pas le GR20 pour la qualité des sanitaires!
Quelle émotion quand tu as vu le panneau « vous êtes arrivés » ?
Une très grande satisfaction d’avoir vécu à fond cette aventure sportive et humaine
Il y a des rencontres qui marquent sur le GR20. Une en particulier ?
Marion et Florian un couple que nous retrouvions souvent aux refuges et qui nous ont bien fait rire avec toutes leurs galères, grâce à eux nous gardions toujours le moral!
Tu as croisé beaucoup de monde ?
Pas tant que ça, les refuges sont remplis, mais sur les sentiers on se retrouve parfois seuls. Plus de monde le fait du Nord au Sud, mais du coup, on croise moins de randonneurs!
Le refuge dans lequel tu as passé le meilleur moment, c’est lequel et pourquoi ?
Le premier refuge car c’était le début de l’aventure, et toutes les conditions étaient réunies pour passer un moment magique: la vue, la lumière du soir le cheval qui s’approche de la tente, et ma compagne à mes côtés
Est ce que tu as pu profiter quand même de tes journées ? Que de la marche ou aussi du farniente dans les trous d’eau ?
Nous étions parfois un peu pressé par la météo lorsque nous doublions des étapes, mais dans l’ensemble nous avons bien profité des journées.
Tes chaussures avaient encore de la semelle en arrivant ?
Oui j’avais de bonnes chaussures de montagne, mais bizarrement ce sont mes bâtons qui ont été rongés!
Pas de bobo physique ou matériel ?
Pas de blessures mais la tente a subi les frais de l’hélicoptère des secours. Conclusion: ne vous installez pas trop près des héliports même si le terrain est plat ?
Un mot de la fin pour motiver les lecteurs qui hésitent ?
Il ne faut pas écouter ceux qui disent que le GR20 est facile, mais c’est un défi abordable pour tous à condition de prendre le temps. J’aime le sport et l’aventure, et celle-ci fut pour moi la plus intense. Il faut bien alléger son sac de rando et ne pas s’imposer des contraintes de temps trop justes. Au pire, il y a toujours des échappatoires. Donc pas de pression, il faut profiter.